
Intérim : l’équation se complique en agence ?
- blogfoadecco
- 6 janv. 2023
- 2 min de lecture
Nos agences d’intérim doivent actuellement faire le lien entre des entreprises en quête urgente de salariés et des candidats de plus en plus attachés à leur liberté de travailler ou non, ici ou là, maintenant ou plus tard. La tâche n’est pas simple.
Entre des candidats dont les aspirations ont changé et des entreprises en mal de salariés, les agences d’intérim tentent de trouver un terrain d’entente. « Il est de plus en plus compliqué de mettre en adéquation la réalité des entreprises et les demandes des candidats », note une responsable d'agence. D’un côté, « les entreprises recherchent de plus en plus à recruter directement en CDI afin de capter les compétences ». De l’autre, « les gens ne veulent plus de CDI, complète une responsable de recrutement. Et quand ils ont les compétences, ils sont ultra-sollicités. » C’est le cas d'un intérimaire, plaquiste de profession, depuis plus de cinq ans, il s’est inscrit sur une plateforme. « Depuis, on me « harcèle » tout le temps. » Un CDI ? Non merci. « J’arrive sur mes 58 ans, je ne veux plus me faire embaucher. En intérim, non seulement les salaires sont plus intéressants, mais si la fatigue se fait sentir, on peut faire une pause de huit-dix jours. » Il espère donc « aller jusqu’à 62 ans comme ça ». Il a pour lui son expérience, celle qui « manque » aux jeunes diplômés. « Les entreprises veulent des marges directes et elles ont souvent déjà des apprentis, constate notre responsable recrutement. On doit les convaincre que, même dans un métier technique, les jeunes diplômés peuvent apporter leur savoir-être. »
Pouvoir choisir
Entre janvier et octobre 2022, le travail temporaire a affiché une hausse d’activité de 1,8% en Nouvelle-Aquitaine par rapport à l’année précédente. Dans le détail, le secteur est traditionnellement fluctuant. Il est ainsi passé de +1,3% en mai à -2,4% en octobre. Les changements sont surtout structurels. « Il y a une vingtaine d’années, la priorité des candidats était d’avoir un emploi, résume notre directeur d'agence. Aujourd’hui, ce qui prime, c’est la liberté d’avoir le choix. Si bien que nous demandons aux entreprises de nous préciser si elles envisagent un CDI derrière, pour leur éviter des refus. » Il récuse donc une certaine image de l’intérim. « Aux yeux de beaucoup, on crée de la précarité, mais on répond à une société qui veut être libre. ».
Pour satisfaire aux conditions des uns et des autres, les agences sont amenées à développer le « placement actif », autrement dit à proposer aux entreprises des compétences qu’elles n’ont pas demandées et, parallèlement, à « débaucher » les candidats là où ils sont. Par exemple la Vienne abrite une quarantaine d’agences, sur plus de 10 000 en France où l’intérim représente 2 à 3% de l’emploi salarié, pour les deux tiers des hommes.
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